Portrait de Claire, consultante indépendante

claire consultante independante

Après des études techniques Claire a démarré sa carrière comme ingénieur de recherche dans un laboratoire académique en Allemagne puis comme ingénieur industrialisation : « je voulais faire le lien entre les laboratoires de recherche et l’industrie . C’est là que j’ai attrapé le virus de l‘innovation ». Elle a ensuite travaillé en Belgique, côté financeur public de l’innovation, puis en France en cabinet de conseil, avant de proposer son expertise en indépendante.

Pourquoi devenir indépendante ? 


Après avoir touché à toutes les facettes de l’innovation (management, financement et réalisation) j’ai constaté que les entreprises avaient besoin de créer un environnement favorable pour réaliser leur projets et qu’elles manquaient souvent de ressources.

De mon côté à 35 ans, après 10 ans de carrière, j’avais besoin de m’exprimer dans mon métier de manière plus libre, de créer quelque chose. Je voulais aussi avoir un meilleur équilibre entre ma vie de famille et ma vie professionnelle, alors pourquoi ne pas exercer en indépendante ?

Comment se lancer comme indépendante ? 


J’avais envie de proposer ce service alors j’ai négocié mon départ et je me suis jeté dans le bain. Au bout de quelques mois j’avais trouvé un premier client (grâce à mon réseau) et je me suis déclarée en profession libérale, il y a 2 ans maintenant. J’ai opté pour ce statut car je le trouve moins contraignant, je suis TNS, pas de statuts de société à rédiger, une procédure très simple en cas d’arrêt d’activité et je peux passer en S.A.S.U. du jour au lendemain si je le souhaite.

Désormais j'organise mon temps comme je veux, je planifie mon emploi du temps de manière agile et flexible, dans l'intérêt de mes clients tout en profitant de mes enfants, par exemple les mercredis ou pendant les vacances scolaires. 

C'est quoi être consultante indépendante ? 


Aujourd’hui je suis experte en innovation en temps partagé, c’est-à-dire que je propose de la prestation souple et flexible pour aider mes clients sur des projets collaboratifs (montage, financement, management), de la veille concurrentielle ou du management de l’innovation.

Je travaille essentiellement par réseau, grâce au bouche à oreille, ou en sous-traitance de sociétés qui sont à la recherche d’une expertise pointue en management de l’innovation. Plus récemment j’ai commencé à me construire un réseau de prescripteurs.

Des conseils pour démarrer comme consultant ou formateur indépendant ? 


« Osez vous lancer ! » Je sais que ça fait peur car on se retrouve sans filet, pour ma part j’avais l’impression d’être un escargot sans coquille ! Mais l’entreprenariat offre tellement de libertés, d’enseignements, de puissance créatrice que ça vaut le coup : autant du côté pro que perso.

En revanche, je vous conseille de l’entrevoir comme un projet collectif avec le reste de la famille car il faut adapter l’organisation avec les enfants et le conjoint.

Ne passez pas trop de temps à réfléchir et allez sur le terrain. Moi j’ai voulu peaufiner mon site internet (qui est rapidement devenu obsolète !), mais je sais aujourd’hui que c’était plus pour me rassurer que pour communiquer auprès de mes clients. En fait c’est le marché qui va déterminer votre offre alors je vous conseille d’adopter une démarche de « lean start-up » ou de « design thinking » : allez observer, allez tester votre idée au plus tôt sur le terrain plutôt que d’incuber un projet pendant des mois … avant de vous rendre compte qu’il ne correspond pas aux attentes du client. Préférez une approche « quick & dirty » comme on dit en innovation, c’est-à-dire présentez un prototype, une offre qui n’est pas aboutie, et construisez-la avec votre client.

Lorsque l’on démarre on souffre souvent du syndrome de l’imposteur, alors on va s’inspirer des sites internet et des offres de ses concurrents. En réalité, ce qui va faire la différence, c’est votre personnalité, celle qui fait que vous êtes unique. On entend souvent « il faut faire une étude de marché, construire un business plan… ».  Mais gardez en tête que les études de marché ne livrent pas d’information sur la réalité du terrain. Ce qui pèse pour beaucoup dans votre différenciation, c’est vous-même. Votre personnalité, votre aptitude relationnelle et votre professionnalisme. Tant que vous bossez bien vous n’aurez pas trop de soucis à vous faire sur votre avenir, le bouche à oreille le fera pour vous. Positionnez-vous en tant que fournisseur qui vend de la prestation intellectuelle : cadrez l’offre, définissez des livrables et travaillez la relation client.

Enfin je déconseille le statut d’autoentrepreneur, qui passe assez mal lorsque l’on est en B2B.