Portrait de Sylvie, consultante indépendante

illustration sylvie interview consultante indépendante

Sylvie a un parcours atypique, commerciale (terrain puis direction) dans différents secteurs jusqu’en 2003, elle a la sensation d’avoir fait le tour de son métier et elle souhaite approfondir un sujet, la richesse du capital humain. A 40 ans elle décide donc d’intégrer une PME en tant que RRH, passe un master RH et une licence en psycho. Ses moteurs ? Ecouter, comprendre, agir et créer.

Pourquoi devenir indépendant ? 


J’avais besoin de liberté de parole et d’action, la position de DRH en tant que salarié implique trop souvent de devoir tenir un discours « politiquement correct ». J’avais aussi l’impression d’avoir fait le tour du poste, que je n’apprenais plus. J’avais envie de découvrir de nouvelles choses mais je voulais garder la maitrise de mon métier (les RH). Je m’étais lancé une première fois comme entrepreneur en 1998, un essai qui n’avait pas abouti, j’avais donc très envie de retenter l'expérience et le choix de devenir consultant indépendant s’est imposé.

Comment se lancer comme indépendante ? 


Je n’ai fait ni business plan, si stratégie, ni budget.

Je n’avais pas de réseau ou de carnet d’adresse, j’ai donc démarré en sous-traitance d’un cabinet conseil. C’est grâce au retour très positif de mes clients que je me suis rendu compte de ma valeur ajoutée, ce qui m’a donné confiance et envie de voler de mes propres ailes.

J’ai eu la chance de faire de belles rencontres avec d’autres consultants qui m’ont appris à me vendre, à répondre à un appel d’offre, … ils m’ont appris la partie commerciale. Ensuite j’étais autonome et indépendante mais pas solitaire, j’ai donc rejoint un réseau.

C'est quoi être consultante indépendante ? 


  • Avoir la liberté de pouvoir travailler comme on veut et quand on veut.
  • Gérer sa petite entreprise avec son CA et sa marge ;
  • Être dépendant de la qualité de son travail et du temps qu’on y met ;
  • Gérer son temps (alterner prospection et opérationnel) ;
  • Gérer et entretenir un réseau de prescripteurs;
  • Travailler de façon libre, s’adapter au plus près du besoin du client sans avoir à utiliser un « modèle ».

Aujourd’hui je suis DRH opérationnelle pour des PME en temps partagé (accompagnement de la restructuration ou accompagnement au changement, gestion de la performance et du management) et consultante RH (notamment grâce à la recommandation des OPCO). J’accompagne donc quelques clients récurrents sur le long terme et d’autres plus ponctuellement sur des moments de la vie de l’entreprise.

Des conseils pour démarrer comme consultant ou formateur indépendant ? 


  • Identifiez ce que vous savez bien faire et ciblez ce que vous ne voulez pas faire. Cela vous évitera de faire une offre trop généraliste « je sais tout faire ». D’autre part vous serez très efficient donc moins cher pour votre client et plus rentable.
  • Ne soyez pas isolés, vous pouvez travailler en indépendant mais pensez à vous rapprocher d’autres consultants. Déléguez rapidement les tâches chronophages (comme la compta), entourez-vous d’un réseau de pairs / d’experts pour de la co-traitance / collaboration / recommandation d’experts.
  • Recherchez rapidement des prescripteurs, cela vous fera gagner un temps fou dans votre prospection.
  • Enfin attention aux idées reçues. Être consultant indépendant est un métier merveilleux … mais qui demande des concessions : gérer le stress, accepter une certaine forme d’inconfort, voir l’incertitude comme une source d’opportunité et pas d’angoisse, … J’entends souvent des femmes qui me disent « pour avoir un peu de temps libre et profiter des enfants, je vais me mettre en indépendante », mais j’attire leur attention sur le fait que ça reste un métier très prenant.